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Rapport d'activités 2023

Rapport d’activités 2023

Il me fait plaisir de vous revenir encore cette année avec le bilan de nos activités.  Considérant notre situation précaire et la saison extrêmement pluvieuse que nous avons subie, il semble plutôt surprenant que Val d’Akor survit encore!  Nous démarrons 2024 avec un manque à gagner d’au moins quinze mille dollars qui se fait ressentir dès maintenant, mais nous y croyons toujours.  Nous mettrons tout en œuvre pour traverser l’année et améliorer notre situation.  Les difficultés passées nous forment en quelque sorte et nous rendent de plus en plus confiants, assurés que Quelqu’un veille sur nous.  Je ne saurais dire aujourd’hui comment nous allons pouvoir nous en sortir, mais c’est toujours le cas depuis les débuts de cette grande aventure qui défie la raison.  Alors, vous me voyez venir, je ne peux qu’amorcer ce compte rendu dans l’action de grâce! Merci à ceux et celles qui y croient, qui interviennent de façon pointue aux moments critiques, aussi bien sur le plan financier qu’au niveau du soutien psychologique.  Les jeunes impliqués dans le projet font aussi leur part de façon incroyable et se mobilisent de plus en plus pour qu’ensemble, nous tenions la route.

Plateau de travail agricole

Maraîchage

Tout a été mis en œuvre pour réaliser les objectifs de production prévus dans notre budget.  Chaque année, plusieurs personnes questionnent le réalisme de nos prévisions.  De fait, au fil des ans, nos revenus liés à la vente des produits maraîchers se situaient autour de 40 % de nos objectifs, et ce, malgré une légère baisse des prévisions au cours des années.  Avec l’apport massif de matières organiques sèches sous forme de vieux foin et de feuilles mortes, l’utilisation des toiles d’occultation et le travail des vers de terre, nous avons augmenté significativement aussi bien nos superficies de culture que leur fertilité; donc, encouragés par ces améliorations notables à l’œil nu, libérés des corvées astreignantes de gros désherbage, nous avons utilisé au fur et à mesure toutes les parcelles disponibles pour les cultures.  Pour une rare fois, l’échéancier pour les semis extérieurs et les transplantations était respecté et nous observions une croissance en santé des légumes.  Nous avons réussi à contrôler les insectes ravageurs et les résultats tant attendus se sont avérés.  Une première!  En juin, nous avions atteint, voire même légèrement dépassé, nos prévisions budgétaires et entamions début juillet avec près de 2000 $ d’avance sur nos ventes des années passées à la même date.  Puis se sont abattues les pluies abondantes et récurrentes.  Avec évidemment les résultats que tout le monde connaît.  Adieu à nos productions principales habituelles : courgettes, mesclun et tomates.  Une réminiscence de l’été 2022 mais de façon encore plus drastique.  À noter que la production de mesclun avait été excellente au cours de la saison 2022, contrairement à cette année alors que les plants stagnaient.  Comme le mesclun exige constamment de nouvelles superficies propres et riches en compost, les parcelles sursaturées en eau et constamment lessivées nous ont obligés à diminuer progressivement les semis jusqu’à les interrompre sur les plus grandes superficies faute de résultats probants, ce qui a complètement interrompu nos ventes en gros.  Malgré des coûts de revient élevés pour cette culture, la demande est forte et les revenus engendrés par les ventes en gros sont significatifs.  (Photo 1)

Malgré tout, certaines observations sur le terrain ou certains éléments nous encouragent :

  • Nos cultures avaient survécu aux premières pluies torrentielles de juillet, les plants affectés ayant continué à produire. Cependant, la prolongation des pluies a empêché toute croissance future pour diverses raisons : suffocation des racines, lessivage continuel des nutriments engendrant des carences malgré des apports supplémentaires, maladies fongiques et attaques des ravageurs sur les plants.
  • En plusieurs endroits vulnérables, la capacité d’absorption de l’eau par le sol s’est améliorée, l’eau se résorbant beaucoup plus rapidement qu’auparavant. Toutefois, vu les quantités et la fréquence des précipitations, le sol est devenu complètement saturé et asphyxié, entraînant la pourriture des semences ou empêchant tout ensemencement faute de malléabilité.
  • Une plus grande superficie des parcelles préparées associée à une meilleure connaissance des caractéristiques de chaque parcelle facilite la culture de la bonne plante au bon endroit, produisant des légumes en santé et plus résilients, et nous a permis malgré tout d’accroître notre production.
  • À chaque année, quelques légumes prennent la vedette, ce qui fut le cas pour le kale.  Puis, sous filet, nous avons tenté pour la première fois la culture du bok choy (Photo 2) en petites quantités avec, là aussi, l’obtention d’un très beau produit qui, de plus, s’est avéré facile à écouler; nous comptons donc bonifier cette production en 2024.
  • Le dernier trimestre s’est avéré désastreux : des parcelles inondées, nos efforts de semis successifs réduits à l’échec, les plants survivants fortement carencés; il nous a même été impossible d’assurer les productions d’automne. Pourtant, cette année, aucun gel n’a été enregistré tôt en saison.  N’eût-été que de retards de production ou si on avait eu davantage de parcelles bien drainées, un rattrapage aurait été possible.
  • Somme toute, comparativement à l’an dernier, nous avons quand même réussi à augmenter nos ventes de produits maraîchers de près de 20 %, dont plus de 13 % pour les légumes, et nos ventes totales d’environ 7 %. Et ce, en considérant une perte de plus de 60 % (87 % par rapport à 2021!) dans les ventes de légumes pour les mois d’août à octobre.

Grande parcelle

Sur la grande parcelle, nous avons ensemencé une petite superficie d’apparence très prometteuse sur laquelle nous avions étendu des balles de foin l’été dernier.  Semences de maïs associées à des semences de niébé et de citrouilles, à la manière des pratiques amérindiennes (les trois sœurs), radis et navets intercalés, nous espérions de bons résultats, et ce, en l’absence totale de travail du sol. Évidemment, puisque les espaces sur la grande parcelle ne sont pas clôturés et que l’on observe la présence de chevreuils, nous étions conscients du risque. Mais comme l’ensemencement exigeait très peu de labeur, nous voulions tenter l’expérience afin de vérifier la santé du sol et en conséquence, sa capacité à bien produire sans apports d’amendements supplémentaires. Nous avons toutefois été déçus : le sol étant constamment humide et, en plus, le paillis offrant un abri aux limaces, ces dernières ont tout dévoré dès la sortie des petites pousses.  Un seul plant de citrouille a été épargné et il a produit à lui seul six grosses citrouilles.  Donc, oui, le sol s’est bien regénéré et est très productif; on devra toutefois impérativement trouver une façon de contrôler les ravageurs, du moins jusqu’à ce qu’un équilibre s’établisse.

Outre cette petite portion ensemencée, on a aussi délimité un espace pour l’aménagement d’un verger et coupé tous les petits bouleaux qui commençaient à s’installer sur cette parcelle.  En décembre 2022, une demande d’arbres fruitiers et autres végétaux avait été déposé dans le cadre du programme fédéral Formid’Arbres; nous avons essuyé un refus en mars 2023.  Toutefois, une formation sur You tube avec Stefan Sobkowiak   nous a été offerte par le programme, ce qui nous permettra de soumettre à nouveau le projet avec plus de détails cette fois, augmentant alors nos chances d’approbation.  La demande était sans doute prématurée puisque le terrain n’aurait pas été prêt.  Il nous faut au préalable étendre une épaisse couche de paillis afin de le rendre propre. À cause des sols sursaturés en eau chez nous aussi bien que chez les cultivateurs, il n’a pas été possible d’acheminer d’autres balles de foin dans le cadre du projet déposé à l’Assemblée des Évêques Catholiques du Québec avant décembre 2023. Ce foin sera déroulé ce printemps et nous envisageons la plantation possiblement à l’automne 2024 ou au printemps 2025, moyennant l’obtention d’un financement aussi bien pour les végétaux que pour une clôture contre les chevreuils.  Nous pourrons réitérer la demande à ce moment-là.

Sources de financement :

Nous avons renouvelé les demandes auprès du gouvernement fédéral pour des salaires dans le cadre du Programme d’emploi et de compétences des jeunes :  deux demandes ont été déposées dont une ayant reçu une réponse favorable pour un montant de 14 000 $. Une demande pour cinq jeunes avait auparavant été déposée dans le cadre du Programme d’Emplois d’Été Canada.  Cependant, suite à une réduction drastique du financement par le gouvernement (coupure de plus de 30 % par rapport à 2022 et de   50 % par rapport à 2021), seulement trois jeunes ont été retenus avec aussi des coupures dans la durée, pour un montant total alloué de 14 347 $.

Par ailleurs, tel que mentionné plus haut, l’Assemblée des Évêques Catholiques du Québec a approuvé une demande de consolidation du projet présenté en 2022 pour un montant de 10 000 $.  Les coûts reliés à cette demande incluaient encore le transport de matières organiques comme ration du sol de même que ceux liés à la préparation de la parcelle ciblée pour l’aménagement d’un verger, soit le rabattage de petits arbres pour les broyer en bois raméal fragmenté utilisé sur nos parcelles comme ration de nourriture pour le sol.   Merci encore une fois aux membres de l’AÉCQ pour leur soutien d’où ressort clairement leur désir de notre réussite.  Merci de votre confiance!

Réalisations et perspectives souhaitées 

Je mentionnais dans le rapport de l’an dernier certaines étapes à remplir pour entrer dans un processus de croissance de l’organisme.  À ce niveau, certains objectifs ont été atteints, notamment le démantèlement de l’ascenseur et la construction d’une cage d’escalier donnant facilement accès au sous-sol et au grenier.  Même si le grenier n’est pour le moment qu’un trust habitable, il nous sert comme lieu d’entreposage et d’assèchement de l’ail notamment.  Nous avons par ailleurs installé une aire de lavage de légumes dans le garage adjacent à la maison et avons même conçu un projet de récupération des eaux de lavage.  J’y reviendrai plus loin.

Ayant mentionné plus tôt les débuts encourageants de la production de légumes en juin, nous avions donc commencé à élargir notre réseau de ventes afin d’écouler la production.  Malheureusement, avec les pluies abondantes reçues à partir de juillet et durant toute la saison, nous n’avons pu maintenir nos livraisons.  Des démarches seront toutefois reprises pour consolider l’intérêt de ces acheteurs envers nos produits.  Par ailleurs, rien n’a été instauré sur notre site WEB pour la vente des légumes en ligne et aucune page Facebook n’a été officiellement créée jusque-là : deux options envisageables advenant une bonne production en 2024.

Volet humain et pastoral

L’année 2023 nous a incontestablement confronté à certains défis liés notamment à des besoins souvent insoupçonnés dans nos milieux ruraux.  Je fais référence ici aux situations extrêmement précaires vécues par plusieurs jeunes sans domicile fixe ou carrément dans la rue.  Depuis nos débuts sur nos lieux actuels, des besoins d’hébergement pour un ou deux jeunes par année étaient exprimés, sans que Val d’Akor puisse y remédier en raison des assurances. Cette année, au moins sept demandes ont dû être étudiées afin de trouver des solutions.  Certains jeunes ont été intégrés sur le plateau de travail de façon plus ou moins sporadique avec accès à certaines facilités : lavage de linge, repas consistants, douches… D’autres ont été dirigés vers des ressources alternatives de prise en charge ou d’accompagnement.  Un partenariat plus étroit a été établi avec le Centre de bénévolat de Valcourt pour l’obtention de nourriture pour quelques personnes.  Sur ma demande, le CAB m’a mis en contact avec un travailleur de rue œuvrant au sein de la MRC et affilié à la Maison de la Famille à Windsor.  Il a pu accompagner la presque totalité des personnes référées soit ponctuellement ou de façon répétée pour un meilleur suivi : transport, papiers de toutes sortes, logement, écoute et j’en passe. Ces situations d’itinérance en milieu rural me préoccupent profondément.  Et comme organisme, outre les diverses possibilités d’accompagnement et d’offre de services, dont la possibilité de gagner un peu d’argent sur le plateau de travail pour survivre ou poursuivre la route, nous nous sentons plutôt démunis.

Face à diverses pressions exercées sur le milieu de travail et devant certaines problématiques exigeant de multiples interventions de ma part, nous avons instauré des rencontres hebdomadaires entre tous les participants pour exprimer notre vécu, relever les tensions survenues au cours de la semaine précédente, réfléchir ensemble à des solutions convenant à tous, et fixer les attentes, les objectifs et les défis de la semaine.  Ces rencontres se sont révélées très positives et stimulantes : elles génèrent ou renforcent un sentiment d’appartenance et permettent aux jeunes de s’approprier le projet; sur   le terrain, elles laissent place à davantage de motivation et encouragent les initiatives. Nul doute qu’elles seront maintenues.

À un autre niveau, l’organisme poursuit son ouverture à des activités en lien avec la Paroisse Sainte-Famille, que ce soit le Groupe de Pèlerins Solidaires, la participation aux temps forts liturgiques ou autres.  À l’automne, deux activités GPS ont ainsi été offertes : l’observation d’oiseaux et un atelier d’argile.  Des personnes issues de la paroisse ou gravitant autour de Val d’Akor sont bienvenues à ces ateliers pour découvrir possiblement comment reconnaître l’action d’un Tout Autre dans leur vie.

Autres activités

  • Un réveillon de Noel suivi d’un partage sur le sens de Noel vécu dans la profondeur en présence de deux personnes marginalisées
  • De nombreux repas ont été offerts à quelques jeunes familles tout au long de l’année mais plus particulièrement de décembre 2022 à février 2023. En décembre 2023, un repas communautaire avec quelques jeunes a permis de lancer l’idée d’un repas festif en fin de saison avec tous les jeunes gravitant autour de Val d’Akor et des membres de leur famille.  À suivre…
  • Un membre de Val d’Akor s’est investi pour mimer Jésus dans le Chemin de Croix offert aux paroissiens lors de la semaine sainte.
  • Deux groupes scouts ont séjourné sur les lieux de quelques jours à une semaine pour un camp en janvier et en juillet. Nous avons offert une brève tournée du jardin au groupe de juillet pour initier sommairement les jeunes à notre approche agroécologique et les sensibiliser à l’importance du respect de l’environnement.
  • Les Portes ouvertes ont eu lieu le samedi 26 août 2023. L’événement a attiré une trentaine de personnes, soit beaucoup moins que les dernières éditions. En plus du temps pluvieux, une première édition d’une Journée pour la famille à Valcourt le même jour attirait d’éventuels participants.  Nous réfléchissons au retour possible des portes ouvertes vers la fin juin.  Pour l’événement de cette année, il avait été décidé que les jeunes participeraient à l’élaboration du repas à partir des légumes du jardin.  Surprise! Plusieurs légumes se sont éclipsés avant l’événement, limitant nos choix dans le menu.  Mais tout de même, aux dires des participants, les petites bouchées au menu étaient succulentes et quelques ados avaient mis la main à la pâte!  Lors de l’événement, une brève tournée du jardin entre deux averses démontrait les dégâts occasionnés par les pluies abondantes de l’été.  Le visionnement d’un montage Power Point a permis une meilleure appréciation de nos activités de la part des personnes présentes qui sont reparties très satisfaites.  Je tiens ici à remercier tous les jeunes et de façon toute spéciale Jean-Philippe, qui a coordonné tous les préparatifs à l’extérieur durant la semaine alors que je me cachais derrière un visage boursoufflé suite au contact avec de l’herbe à puce.  Merci aussi aux bénévoles qui ont concocté le repas. (Photo 3)
  • Quant à la Marche de l’Espérance, nous étions une douzaine de marcheurs-marcheuses déterminé-e-s à relever le défi : huit personnes ont complété le parcours. Sur l’heure du dîner au Parc de la Fondation J.-A. Bombardier à Valcourt, un vibrant témoignage d’une marcheuse dont le fils globetrotter s’est suicidé nous a profondément touchés.  Merci Hélène!    Une somme de 3 228 $ a été amassée.  Merci à tous nos commanditaires.

Volet administratif

Un léger recul au niveau administratif viendra peut-être à bout de votre patience face à notre situation administrative.  Pour diverses raisons hors de notre contrôle, les états financiers 2022 n’ont pu être rédigés avant septembre, soit pratiquement à la fin de notre année financière qui se termine le 31 octobre.  Par conséquent, l’assemblée générale annuelle n’a pas été convoquée.  Toutefois, les données financières de 2023 sont actuellement chez le comptable, donc nous espérons la sortie des états financiers 2023 très bientôt.  Nous envisageons alors une AGA avant le printemps 2024 et espérons pouvoir vous annoncer que la demande de statut de bienfaisance aura été acheminée au fédéral.

Notre situation financière demeure stable et toujours non viable.  D’ailleurs, elle nous porte constamment préjudice.  En effet, n’eût été de cette position plutôt inconfortable, un projet présenté au mois d’août dans le cadre du Fonds écoresponsable de la MRC du Val Saint-François avait été accepté jusqu’à ce que l’équipe de sélection ne prenne connaissance de nos états financiers 2021.  Il s’agissait dans un premier temps d’un projet de récupération des eaux de lavage de légumes, avec possibilité d’extrapoler l’année suivante, donc en 2024, avec la récupération des eaux de pluie.  Nous espérons toujours réaliser ce projet et je remercie celui qui a offert son expertise pour le ficeler.   Des démarches seront effectuées pour obtenir le financement nécessaire.  L’acquisition d’une tondeuse à fléau à conducteur marchant nous tient aussi à cœur et les démarches avec une ressource de la plateforme de sociofinancement La Ruche se poursuivent en ce sens.

Conclusion

Voici donc quelques-unes de nos réalisations et de nos préoccupations actuelles.  Février s’amorce avec un compte en banque vide et des obligations à respecter.  Comme à chaque mois depuis nos débuts, il nous faut trouver l’argent nécessaire pour atteindre le mois suivant.  Situation qui en effraie plus d’un, surtout ceux qui connaissent les chiffres.  Les jeunes, quant à eux, ne semblent pas trop s’en inquiéter et, jour après jour, ils continuent d’entrevoir l’avenir avec optimisme et confiance, ce qui, à coup sûr, m’aide à relever la tête.  J’avoue que l’année 2023 a été très éprouvante pour moi, surtout au niveau psychologique. La question s’est posée à savoir comment poursuivre la route avec des personnes profondément blessées et les accompagner sans me détruire moi-même.  Comment guider l’autre sur un chemin de libération et de paix intérieure?

J’ai trouvé ma réponse : je dois demeurer centrée sur Celui qui, un jour, m’a appelée à sa suite sur ce chemin des laissés-pour-compte.  Je suis invitée à laisser continuellement mon cœur exposé à sa miséricorde et à me laisser aimer.  Le reste ne m’appartient pas…

Cet hiver, je me repose.  Je reprends un rythme plus lent et me réjouis des petites douceurs de la vie.  Et je garde confiance…

Je termine à l’intention de ceux et celles qui, au quotidien, croisent ma route et à qui je voue toute ma reconnaissance.   À vous qui me lisez.  Eh oui! Merci pour ce petit thé réconfortant interrompant un travail acharné; merci pour cet appel téléphonique simplement pour m’écouter et savoir comment je vais; merci pour ce petit coup de pouce financier ou pratique, inspiré ou pas, au moment opportun.  Merci à vous, les jeunes, qui me permettez de grandir avec vous.   À tous ceux et celles qui s’excusent de déranger parfois, sachez que, bien souvent, vous êtes plutôt le souffle bienfaisant qui me nourrit et me dynamise.  Tous ces petits gestes sont pour moi des clins d’œil de Dieu dans mon quotidien!

 

Je ferai du Val d’Akor une porte d’espérance

(Osée 2, 17)

 

 

Cécile Delisle

29 janvier 2024

 

Rapport d'activités 2022

Rapport d’activités 2022

Cinq ans d’activités déjà sur le site actuel de Val d’Akor, incluant deux années de pandémie ayant ralenti nos élans!  Je ne peux que rendre grâce à Dieu pour nous avoir permis d’être encore là. Mais où en sommes-nous exactement?  Les mois d’octobre 2020 et 2021 nous confrontaient à des risques réels de fermeture.  À la sortie des états financiers 2020-2021, nous nous sommes demandé quelle était notre posture financière comparativement à celle de 2017, soit au moment de l’acquisition de l’immeuble.  En comparant les bilans financiers, nous constatons une meilleure position financière de quelques milliers de dollars, sans plus, mais tout de même, on ne s’enlise pas. Sur les autres plans, nous progressons tout doucement, mais sûrement. Toutefois, les espoirs émis dans le rapport d’activités 2021 se sont encore une fois effondrés en 2022 bien que nous ayons gardé le cap.  Dans le présent rapport, il vous sera possible de découvrir les ancrages qui nous permettent de tenir le coup, et ce, malgré des conditions climatiques toujours difficiles.

Tenue et reprise de certaines activités

  • Noël des Bergers 2021

Notre début d’année a été marqué par des contraintes sanitaires qui nous ont pris un peu par surprise. La majorité des familles invitées n’a pu venir pour le Noël des Bergers puisque la date prévue a dû être modifiée, ce qui n’accommodait plus les familles.  Le Noël des Bergers n’a pas eu lieu sous sa forme première mais plutôt de façon plus restreinte avec deux familles seulement, présentes au Réveillon et le jour de Noël. Une crèche vivante a permis aux quelques participants de vivre le sens de Noël.  J’en profite pour souligner ici une importante commandite de la Brasserie du Lac Brompton  avec le don de produits alimentaires  pour les Fêtes; en plus des repas offerts à Val d’Akor, au moins onze familles à faibles revenus ou personnes seules ont pu bénéficier d’un panier de nourriture.

  • Chemin de Croix et Jeûne solidaire

De plus, la levée des mesures sanitaires a permis la réalisation des activités suivantes; d’abord, en lien étroit avec la Paroisse Sainte-Famille de Valcourt, un Chemin de Croix enrichi de jeux scéniques et d’un montage visuel Power Point sur le thème  de Développement & Paix Les gens et la planète avant tout a été présenté à l’église de Valcourt le Vendredi saint, avec la participation de plusieurs jeunes et familles des réseaux de Val d’Akor et de la paroisse, suivi d’un jeûne solidaire à la sacristie.  La réponse des paroissiens s’est avérée plutôt faible mais les personnes présentes ont été très satisfaites.  Nous songeons à reprendre l’événement en 2023.

  • Portes ouvertes

 Les Portes ouvertes ont  eu lieu le samedi 20 août 2022 sous un soleil radieux.  L’événement a attiré une cinquantaine de personnes.  Plus de la moitié des participants était des jeunes dont quelques  jeunes familles.  La députée fédérale Andréanne Larouche y a participé ainsi que trois représentants de la Famille Marie-Jeunesse.  L’ambiance était festive et amicale, cela a été remarqué.  Andréanne Larouche porte le projet à cœur.

Malgré le fait que les pluies abondantes aient inondé une bonne partie du jardin, une visite guidée démontrait le bien-fondé de l’approche agroécologique que nous préconisons pour revitaliser nos sols et les rendre plus résilients aux aléas climatiques.  L’apport massif de matières organiques riches en carbone nourrira le sol et ses habitants; nous espérons en constater les bienfaits très bientôt!

Nous avons profité de l’occasion pour présenter officiellement le logo de Val d’Akor, résultat d’un travail d’équipe avec la collaboration de Jocelyn Poitras et de Caroline Dostie.  Je vous transmets mes remerciements de même qu’à tous ceux et celles qui y ont contribué d’une manière ou d’une autre.

Merci aussi à Naomie qui a préparé et visionné un document Power Point sur Val d’Akor, aux bénévoles qui ont permis la tenue de cette activité, de même qu’aux jeunes présents qui ont apporté leur contribution active.

  • Marche de l’Espérance

Finalement, comme à chaque année, la Marche de l’Espérance s’est déroulée sous une belle température.  Moins de marcheurs étaient présents mais on a tout de même réussi à amasser plus de 3 000 $; merci aux marcheurs, marcheuses qui ont investi du temps pour la recherche de commandites.  Le lieu pour le dîner a été déplacé au Parc de la Fondation J.-A. Bombardier à Valcourt, à la grande satisfaction de tous.  Merci pour ce service!

Plateau de travail agricole

D’année en année, nous espérons faire un bond du côté maraîchage, mais encore une fois, nous n’avons pas obtenu les résultats escomptés. Cette fois-ci, deux facteurs déterminants ont joué contre nous :

  • Les pluies trop abondantes ont causé des pertes aussi bien lors des semis que par suffocation des racines pour des plants déjà établis. Pour ceux et celles qui ont une bonne mémoire, cette situation avait été prédite l’an dernier dans le rapport d’activités. Je cite : « La semelle de labour demeure toujours bien présente en plusieurs endroits et advenant des pluies torrentielles, plusieurs parcelles seront inondées. »  Voilà ce qui s’est effectivement passé!
  • D’autre part, toutes les cucurbitacées (courgettes, concombres, courges de toutes sortes) ont subi une pression très forte des chrysomèles, décimant les plants dès leur sortie de terre ou affaiblissant les autres.

Résultat : pertes majeures dans nos productions principales (tomates, courgettes, pois mange-tout et haricots), malgré plusieurs semis successifs pour remplacer les plants morts ou rabougris.  Nous avons quand même réussi à maintenir le niveau de production atteint en 2021 grâce aux revenus d’autres légumes et à une très bonne production de mesclun.  Nos revenus agricoles, incluant les œufs, démontrent une légère hausse de  7 % par rapport à l’an  dernier mais nos revenus totaux demeurent sensiblement les mêmes, soit autour de 15 000 $, à cause d’une baisse significative dans les ventes de nichoirs.  Il est à noter cependant que nous avons nettement augmenté les superficies cultivées et leur qualité s’améliore, notamment leur taux de matière organique.  Et de plus grandes surfaces encore sont en préparation, ayant disposé cette année de beaucoup de paillis que nous avons étendu.

Nous avons aussi amorcé le nettoyage des prairies pour les rendre propices aux cultures.  Avec l’aide accordée par l’Assemblée des Évêques Catholiques du Québec, nous avons commencé les apports massifs de matières organiques, notamment de foin et de pailles, mais il reste encore beaucoup à faire.  Nous récupérons le vieux foin dont les cultivateurs veulent se départir. Cet automne, nous avons aussi pu récupérer les feuilles mortes de diverses municipalités environnantes de même que de deux paysagistes.  Ce soutien de l’AÉCQ est fortement apprécié et je tiens à  remercier ses membres de leur confiance en ce projet malgré notre précarité au moment de la demande.

Volet humain et pastoral

Au cours d’une rencontre avec l’équipe pastorale le 16 novembre dernier afin d’établir un bilan de nos activités, j’ai voulu insister sur tout le travail qui ne se voit pas à Val d’Akor, notamment l’accompagnement, aussi bien humain que spirituel, de jeunes ou d’adultes en quête d’écoute, d’accueil et de sens.

  • En effet, des jeunes fréquentent les lieux en tout temps ou bénéficient d’une écoute téléphonique au besoin pour exprimer leurs cris, leur détresse, leurs combats, leur désir de vivre et de s’en sortir. Des contrevenants aussi viennent effectuer leurs heures de travaux communautaires ou compensatoires et nécessitent beaucoup de présence et un suivi rigoureux.  Quelques jeunes avec leurs enfants sont accompagnés de façon régulière (exemple : aux deux semaines) et viennent partager repas et activités avec les enfants, de même que leurs questionnements au niveau spirituel.
  • Des marcheurs, marcheuses sur le Chemin du Québec (Québec Compostelle) s’arrêtent pour une nuit et acceptent volontiers de partager un repas. Un groupe de six femmes s’est organisé pour venir faire une corvée sur trois jours au début juin : trois marcheuses ont amené trois amies.  Des jeunes de Val d’Akor se sont ajoutés à elles lors de cette corvée de même que quelques bénévoles.
  • Les lieux sont habités et les gens y trouvent la paix. Plusieurs jeunes effectuent un parcours non seulement sur les plans psychologique et humain mais aussi sur le plan spirituel. Beaucoup plus difficile d’évaluer l’impact d’une présence signifiante auprès de ces jeunes; difficile aussi de quantifier les transformations de l’être profond qui s’éveille à la vie au contact de la terre et de la nature.  On ne prend pas le temps de compter les sourires qui se multiplient, les efforts déployés pour atteindre un objectif de travail ou de croissance personnelle, mais il apparaît sans contredit que des jeunes cheminent et s’épanouissent progressivement.

 

Volet administratif – Structuration de l’organisme

Après avoir envisagé la fermeture de l’organisme en octobre 2021 sous la pression financière, nous avons quand même obtenu le soutien nécessaire pour poursuivre la route et votre contribution nous a fortement aidé. Nous croyons que Dieu pourvoit d’une façon ou d’une autre, notamment aussi à l’aide de subventions de divers programmes du gouvernement fédéral et d’appuis de particuliers ou d’organismes  qui croient au projet. Nous sommes donc en meilleure position financière qu’il y a un an.  Nous avons aussi complété certaines démarches administratives pour régulariser notre situation : finalisation et adoption des règlements généraux, adoption d’un logo officiel, tenue d’assemblées générales annuelles le 28 novembre 2021 pour notre toute première et le 11 avril pour l’année 2020-2021.  Bien que la demande de statut d’organisme de bienfaisance ne soit pas encore présentée, nous avons actuellement tous les éléments pour la compléter. Toutefois, il nous faut valider la concordance entre les statuts de l’organisme tels que décrits dans les lettres patentes actuelles et les règlements généraux, et à défaut, modifier les statuts pour les rendre fidèles à notre mission actuelle.  Il est à noter que la version première des statuts a été rédigée avant l’acquisition de l’immeuble actuel, cette dernière permettant d’élargir notre action tout en préservant la mission fondamentale de Val d’Akor.

En juillet 2022, il a fallu négocier le renouvellement d’hypothèque avec la caisse, en partenariat avec la compagnie de gestion qui nous endosse depuis l’acquisition de l’immeuble.  La hausse des taux hypothécaires occasionne une augmentation des paiements annuels de plus de 5000 $, ce qui fragilise davantage notre situation financière.  Il nous faudra donc trouver des moyens pour équilibrer le budget.

  • Visibilité

Le montage d’un site WEB réalisé gracieusement par l’entreprise Thundra Multimédia Inc en février 2022 permet de divulguer diverses informations, des vidéos, les activités prévues et certaines capsules sur nos approches culturales.  Nous sommes présents aussi sur le site WEB de la Paroisse Sainte-Famille de Valcourt.  Lors d’activités, il nous est possible de publier nos informations dans différents médias : infolettre de l’Archidiocèse de Sherbrooke, Le Val-Ouest, Le moulin Express de Lawrenceville,  La Pensée de Bagot.  Nous prenons le temps d’afficher des posters dans une vingtaine de lieux publics de la région pour annoncer les principaux événements.  Un petit reportage de Jean-Marc Brais publié sur Le Val-Ouest a permis à quelques jeunes de s’exprimer à propos de leur expérience à  Val d’Akor.

  • Démarches de financement

Pour faire suite à 2021, je dois au préalable mentionner qu’après quelques petites tentatives pour finaliser les demandes amorcées au MAPAQ pour le programme Prime-Vert et sur la plate-forme La Ruche pour une campagne de sociofinancement, nous n’y avons pas donné suite jusque-là, ne sachant trop comment en tirer profit dans le premier cas et par manque de temps pour compléter le dossier de La Ruche.  Je crois toutefois qu’il serait pertinent de poursuive la démarche pour le sociofinancement.

En mars, nous avons déposé pour la première fois une demande dans le cadre du Programme d’emploi et de compétences des jeunes à laquelle nous avons reçu une réponse négative en avril faute de fonds disponibles.  À notre grande surprise, nous avons reçu un avis favorable en août pour un montant maximal de 14 000 $, ce qui a permis de récupérer une grande partie du salaire de Jean-Philippe et nous a donné un fier coup de main financier.

Quant au Programme d’Emplois d’Été Canada, nous avons reçu une réponse positive pour les 5 jeunes demandés mais n’avons embauché que 4 jeunes, à raison de 279 heures chacun sur une période variant de 7 à 9 semaines, selon le nombre d’heures par semaine (3 jeunes à 31h/s et un à 40 h/s), pour une subvention totale s’élevant à 18 325 $. Trois de ces jeunes ont poursuivi le travail plus longtemps, dont 2 complètement à la charge de l’organisme.  Le poste pour les vacances d’été des élèves du secondaire n’a pu être comblé : Val d’Akor avait à ses débuts l’habitude d’occuper des ados laissés à eux-mêmes qui se promenaient dans le village, les rencontres avec la responsable actuelle étant fréquentes, ce qui n’est plus le cas puisque l’emplacement actuel se situe à 3,5 km du village, ce qui raréfie les occasions de rencontres et par conséquent, la création de liens significatifs.  Il faudra inventer de nouvelles façons de rejoindre cette clientèle-cible.

Les perspectives souhaitées : 

Nous espérons dépasser l’étape de démarrage pour enfin entrer dans une période de croissance.  Pour y arriver, il nous faudra devenir plus efficaces, ce qui implique :

  • Apporter les aménagements nécessaires pour rendre les locaux plus fonctionnels
  • Installation d’une aire de lavage de légumes
  • Démantelage de l’ascenseur et construction d’une cage d’escalier pour avoir facilement accès au sous-sol
  • Consolider le réseau de ventes et offrir la possibilité d’achats de légumes sur notre site WEB
  • Créer une page Facebook pour annoncer aussi les produits disponibles et les événements à venir.

Une plus grande efficacité augmenterait probablement un peu la rentabilité mais il n’en demeure pas moins que notre priorité est d’accompagner des jeunes à partir de ce qu’ils vivent et de respecter leur rythme de croissance.  En parallèle, nous attendons que le sol se regénère lui aussi à son rythme et puisse enfin produire abondamment. Comme certains jeunes reviennent d’année en année et s’améliorent constamment, nous ne perdons pas confiance.  Comme le clame le dicton : « Un jour, ce sera notre tour! »

Nous espérons par ailleurs consolider nos liens avec nos différents partenaires et travailler en complémentarité avec la Paroisse Sainte-Famille afin de répondre adéquatement aux multiples questionnements des personnes, jeunes ou adultes en quête de sens qui fréquentent les lieux.  Des activités de rassemblements, de ressourcements ou de financement pourraient être organisées conjointement pour le bénéfice de tous.

Conclusion

Nous ne nous faisons pas d’illusions : la marche est haute pour assurer notre pérennité.  Mais nous ne pouvons fermer les yeux sur les progrès, aussi minces soient-ils, que nous décelons, ni sur la Providence, j’ose la nommer, qui pourvoit à nos besoins.  Trop lentement aux dires de certains, peut-être…?  Pourtant, vous êtes nombreux à croire en ce projet et à y apporter votre grain de sel.  Vous êtes plusieurs à vous étonner de tout ce qui se passe ici  et à nous encourager à poursuivre la route, nous confirmant la pertinence d’un tel projet dans notre société si fragmentée.  Merci de nous soutenir, de la façon qui vous convient, mais pour nous dans la certitude que votre cœur sait s’émouvoir devant la misère humaine et le cri de notre terre et veut y apporter un baume.  Merci d’être là avec nous pour révéler sa beauté à toute personne défigurée par la vie et restituer la beauté de notre terre.  Merci à chacun, chacune de vous pour tous ces petits gestes qui jalonnent constamment notre route et nous amèneront à bon port.

 

Cécile Delisle,  28 janvier 2023

 

Rapport d'activités 2021

Rapport d’activités 2021

Je relis le rapport d’activités 2020 et il me semble qu’à quelques détails près, je pourrais sensiblement rédiger la même chose tout en demeurant fidèle au déroulement de l’année 2021. À première vue, cela ne m’encourage pas beaucoup. Avons-nous fait du sur-place? Qu’en est-il des vœux pieux énoncés à la fin du rapport? Où en sommes-nous dans la réorganisation administrative de l’organisme? Encore en octobre 2021, nous jonglions avec l’option de fermeture sous la contrainte financière excessive. Contrainte suffisamment forte pour en dissuader certains de poursuivre la route avec nous. Nous sommes encore là mais à quel prix? Et pour combien de temps encore? D’aucuns diront que c’est bien beau avoir la foi mais concrètement, les dettes s’accumulent! Objectivement parlant, il est clair qu’à la lecture des états financiers, le tableau est plutôt sombre : aucun indice nous laissant espérer un minimum de viabilité. Et pourtant…je vais tenter de relever des aspects positifs qui nous invitent à ne pas baisser les bras. Est-ce que ce sera suffisant pour maintenir votre confiance en ce beau projet dont je ne suis qu’un instrument pour l’amener à bon port? À vous de voir!

Embauche d’une adjointe administrative

Devant le débordement de la responsable face aux tâches administratives, la Fondation Béati nous a suggéré l’embauche d’une adjointe administrative, ce qui a été fait début janvier 2021 grâce à l’approbation de notre demande de consolidation. De multiples organismes, entreprises et municipalités ont pu ainsi être sensibilisés à la mission de Val d’Akor et invités à contribuer à son essor soit par un don ou par l’achat de ses produits, notamment les nichoirs pour encourager la gent ailée à revisiter nos territoires ruraux et urbains. À la suite de ces contacts et suivis, notre objectif de ventes de nichoirs et d’abris de chauves-souris a été atteint; plusieurs lieux publics gérés par les municipalités environnantes ou des organismes à but non lucratif ont installé de ces nichoirs, alimentant la fierté des jeunes ayant contribué à leur fabrication. Cependant, aucune aide financière substantielle n’est survenue conséquemment à ces démarches. Par la suite, les efforts se sont concentrés sur l’élargissement du réseau de ventes des produits du jardin : plusieurs restaurants ont manifesté leur intérêt et l’ajout d’un gros acheteur nous a permis d’écouler facilement certains légumes. Il nous faudra ajuster notre production en fonction de leurs besoins, ce qui pourrait faire bondir nos ventes. Toutefois, très peu de particuliers se sont ajoutés aux clients habituels.

Outre le suivi de ces différents contacts, les tâches de l’adjointe administrative se sont réparties entre tous les dossiers administratifs pertinents pour compléter la demande d’obtention du statut d’organisme de bienfaisance, notamment la rédaction de nos règlements généraux; ces derniers ont finalement été approuvés par le conseil d’administration et lors de notre première assemblée générale annuelle qui s’est tenue à la fin novembre 2021.

Démarches de financement

Parallèlement à la recherche de financement et de nouvelle clientèle, nous avons soumis un projet dans le cadre du volet 3.3 du programme Prime-Vert en lien avec la santé des sols et les cultures de couverture mais tout ce travail n’a abouti à rien, la demande d’aide financière ayant finalement été acceptée en avril mais alors, il était trop tard pour monter le dossier technique. Démarche longue et fastidieuse pour répondre aux critères du MAPAQ tout en respectant notre option d’approches culturales sans aucun travail du sol. La démarche acceptée stipulait le travail du sol sur 80 % des parcelles en essais, alors que nous visons le contraire, ayant laissé nos parcelles en jachère afin de rétablir la vie dans le sol, d’améliorer sa structure et d’augmenter sa fertilité. Le respect des critères du programme présente plusieurs incohérences avec notre approche : pourrons-nous malgré tout satisfaire ces conditions tout en priorisant le non-travail du sol?

Dans le même laps de temps, nous avons amorcé une démarche de sociofinancement sur la plateforme La Ruche afin d’acquérir le financement pour l’achat d’une tondeuse-broyeuse à fléau avec conducteur marchant et d’une remorque pour le transport de matières organiques ou de légumes. Puisque le plateau de travail de Val d’Akor s’adresse à des jeunes, nous serions admissibles au Fonds Mille et Un permettant de doubler la somme recueillie si nous atteignons notre objectif de campagne. Mais voilà, les mois de mai et juin sont arrivés sans que nous puissions finaliser la démarche. Nous espérons donc la compléter cet hiver pour une campagne de financement au printemps.

Emplois d’Été Canada

Comme par les années passées, une demande de subvention a été soumise dans le cadre du Programme Emplois d’Été Canada du gouvernement fédéral, soit l’embauche de quatre jeunes. Nous avons reçu une réponse favorable à hauteur de plus de 15 000 $ pour l’embauche de 2 jeunes pendant 11 semaines à 24 h/s à partir de mai et 2 autres jeunes durant les vacances scolaires pour une période de 8 semaines à 30 h/s. Grâce à la pandémie, les conditions d’embauche étaient beaucoup plus flexibles que par les années passées, ce qui nous a été particulièrement favorable puisqu’après avoir été confrontés à des difficultés d’embauche, nous avons dû assumer le départ ou l’instabilité de certains jeunes avant la fin de l’emploi. Finalement, puisque Val d’Akor s’engage souvent auprès des jeunes adultes sans emploi à garantir le nombre minimal d’heures pour l’admissibilité au chômage, il a été possible de transférer les heures non travaillées, ce qui évidemment nous a fortement aidé. Et nous avons eu la joie d’accueillir Madame Andréanne Larouche, députée fédérale, pour une visite en lien avec ce programme. Elle a pu rencontrer quelques jeunes de même qu’une famille qui arrivait inopinément. Elle s’est montrée très intéressée par le projet et nous a encouragés à poursuivre.

Activités agricoles

La saison démarre en février avec les semis intérieurs. Cette année, nous avons aménagé une chambre à semis dans le garage adjacent à la maison plutôt qu’au sous-sol, trop froid et trop humide. Deux étagères à semis ont donc été transportées au rez-de-chaussée. Après la période de semis, elles servent également pour l’étalage des légumes. Du garage, il est alors facile de sortir les caissettes de légumes et de fleurs lorsque la température s’y prête pour les rentrer le soir s’il fait trop froid. Et en ouvrant la porte de garage, il est facile de contrôler rapidement l’humidité à l’intérieur. On veut aussi penser ce local pour la manutention et le lavage des légumes de même que pour la vente. Nous avons amorcé un aménagement provisoire qui s’avère jusque-là très fonctionnel.

Ce printemps, nous avons fabriqué plusieurs nichoirs pour répondre à la demande, même jusqu’en mai. C’est une valeur plus sûre que les légumes mais il faut trouver la clientèle.

Quant à la saison agricole proprement dite, aucune surprise si je vous dis qu’elle a été marquée par une sécheresse prolongée, qui a perduré de mai à septembre, avec, en fin mai, un gel tardif sévère qui a brûlé toutes les fleurs des fraisiers et des cerisiers. Une fois les premiers semis effectués, l’arrosage des parcelles occupait une grande partie du travail de la journée. Des parcelles semées ont dû être négligées; nous avons limité les surfaces d’ensemencement pour certains légumes exigeants en eau, notamment les laitues et le mesclun; et après un premier semis avorté par la sécheresse, les semis de plusieurs légumes-racines ont été retardés jusqu’au début août. Malgré tout, nous avons quand même réussi à augmenter nos ventes de légumes de plus de 30 %, mais nous avons enregistré une baisse dans la vente d’œufs et une chute majeure dans la vente de petits fruits, ce qui réduit la hausse des ventes de produits agricoles à environ 9 %. Toutefois, avec les ventes de nichoirs, nous enregistrons une hausse totale des revenus agricoles de près de 25 %. Tableau qui paraît encourageant mais loin d’être satisfaisant. Nous accusons un manque à gagner d’environ 15 000 $ par année selon les prévisions budgétaires.

Quant à la qualité de nos sols, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre un niveau de productivité adéquat sur la plus grande partie des surfaces cultivées. La semelle de labour demeure toujours bien présente en plusieurs endroits et advenant des pluies torrentielles, plusieurs parcelles seront inondées.

Cependant, fait encourageant, les parcelles occultées sans travail du sol nous ont offerts des rendements très appréciables et ce, sans fertilisation : nous avons récolté des citrouilles de plus de 35 lbs, avec uniquement quelques arrosages généreux et un paillis de vieux foin. Encore, au printemps, lors des premiers semis, alors que le sol était humide, nous hésitions presque à tracer les rangs de peur de déranger tous les vers de terre qui foisonnaient. Les étapes de préparation des sols sans les travailler augmentent leur teneur en matière organique et leur fertilité : nous pouvons le constater sur plusieurs parcelles. Mais à chaque année, on se dit que l’on doit doubler la production, sans y arriver. Changements climatiques, oui, mais on devra s’y adapter… et rapidement! Notre survie en dépend…

Le plateau de travail a permis d’accueillir cette année sept jeunes incluant trois ados pour une masse salariale de plus de 32 000 $ dont environ la moitié des coûts a été assumée par Emplois d’Été Canada. En comparaison, les revenus agricoles atteignent à peine 50 % de cette somme. Nous espérons chaque année des conditions météorologiques propices au jardinage mais en aurons-nous encore? Il est urgent que nous accélérions le processus de régénération de la santé des sols et de leur résilience aux changements climatiques. À cette fin, nous avons soumis un projet à l’Assemblée des Évêques Catholiques du Québec dans le cadre d’un de leurs objectifs visant la sauvegarde de la maison commune. Ce projet a été accepté et consiste à créer un réseau d’approvisionnement en résidus végétaux.
Activités de financement

De façon à combler notre déficit récurrent dans la production de légumes, il nous faut organiser des activités de financement, peut-être un peu à la manière des campagnes de financement de Caritas alors que des produits sont proposés pour un don possible de 5 $. On l’a fait timidement cette année avec la vente de caissettes de fleurs et de légumes mais on pourrait élargir cette action à d’autres produits : ail, cartes de vœux, signets. Je crois que c’est une avenue prometteuse à explorer.

La Marche de l’Espérance demeure une piste intéressante mais elle demande une organisation encore plus soutenue. Cette année, elle a rapporté plus de 6 000 $ grâce à l’implication généreuse de quelques personnes qui ont sensibilisé leur milieu de façon significative. Environ une trentaine de marcheurs ont participé à la marche dont plusieurs jeunes qui ont terminé le parcours, y compris avec un bébé de quelques mois!

Les activités communautaires, notamment les Portes ouvertes, ont encore cette année été suspendues à cause de la pandémie qui perdure.

Remerciements

Sans tous les nommer, je tiens à adresser mes remerciements les plus chaleureux aux différentes entités et aux particuliers qui continuent à nous encourager et apporte leur soutien financier : notamment la Corporation archiépiscopale de Sherbrooke à travers son fonds pour la mission sociale, Caritas Estrie qui chaque année nous remet un montant pour du matériel, l’entreprise locale Millette & Fils, fidèle à son engagement et qui nous encourage à persévérer, de même que le Réseau des Églises vertes qui a enregistré une vidéo sur Val d’Akor pour leur chaîne YOU TUBE. Et bien sûr, les subventions accordées par le Programme d’Emplois d’Été Canada et la Fondation Béati non seulement nous aident mais contribuent de façon colossale à maintenir nos activités.

Merci également aux particuliers qui consentent des prêts sans intérêts pour nous permettre de poursuivre la route, faisant fi des risques encourus, parce qu’ils y croient.

Finalement, à vous tous et toutes qui, par votre encouragement sous toutes ses formes, bénévolat, dons, achats, prières, présence réconfortante, nous soutenez, je ne peux que vous exprimer toute ma reconnaissance et ma gratitude, car c’est ensemble que nous pourrons assurer la réussite de Val d’Akor.

Perspectives pour 2022

Pour cette année 2022 qui commence, plusieurs jalons sont posés. Avec la finalisation des règlements généraux, nous disposons d’un guide pour compléter la demande de statut d’organisme de bienfaisance, en souhaitant qu’elle soit acceptée, ce qui ouvrirait la porte à l’émission de reçus de charité pour les donateurs.

Côté agricole, l’apport massif de résidus végétaux nous permettra de préparer d’autres parcelles pour les cultures et nourrira nos sols. Même si cette étape nécessite au moins un an, une planification méticuleuse des jardins sur les parcelles actuelles en fonction des besoins de nos principaux acheteurs en gros nous permet d’envisager une hausse significative des revenus, d’autant plus qu’il nous sera possible de couvrir nos sols, ce qui contribuera à atténuer les conséquences des extrêmes de température. Les ravageurs de toutes sortes demeurent une menace et il nous faudra se montrer vigilants. La mise en marché constitue un défi et il sera essentiel d’adopter une méthode de travail plus efficace, d’où l’importance de trouver du financement pour les améliorations locatives ainsi que pour l’achat et l’installation d’équipement plus fonctionnel.

Au niveau administratif, il est impératif de libérer du temps à la responsable actuelle afin d’accélérer le traitement des dossiers, déployer des énergies dans la recherche de financement et de partenariat, consolider les réseaux de ventes et de soutien financier. Un travail en équipe avec certains bénévoles et/ou membres du conseil d’administration rendront les tâches moins ardues et plus stimulantes. Il faudra par ailleurs poursuivre notre effort de visibilité dans le milieu, mettre en ligne notre propre site WEB et donner suite aux multiples contacts déjà interpellés par notre adjointe administrative.

Finalement, des ateliers de croissance personnelle à partir de la symbolique de l’argile sont offerts à quelques jeunes depuis le 16 octobre et nous comptons les poursuivre.

Conclusion

À travers ce tableau que j’ai brossé de nos activités et enjeux majeurs, faut-il encore espérer? Si je m’attarde à considérer la mission de l’organisme et les objectifs qu’il vise tels que décrits dans nos règlements généraux, je constate tout de même que nous avons emboîté le pas et que malgré tout, nous avançons résolument dans la bonne direction. Les activités énumérées plus haut ne sont pas exhaustives. Pour bien mesurer l’impact de notre action, je ne peux taire les nombreuses heures consacrées à l’accueil et l’écoute de jeunes qui recherchent des balises pouvant les guider vers la pleine réalisation d’eux-mêmes; je m’émerveille au quotidien devant leur motivation au travail qui grandit et leur adhésion de cœur à ce projet qui les stimule et les ancre sur l’essentiel et le respect de la nature; je m’épate devant la capacité de nos sols et de nos écosystèmes à se regénérer tout en insufflant la vie à tous ceux et celles qui les contemplent et les respectent. Combien d’enfants visitent les lieux, cajolent les poules, observent la nature et rechignent à l’idée de quitter les lieux? Et qu’en est-il des adultes, clients, visiteurs, bénévoles ou amis qui trouvent ici une oasis de paix?

Certains dossiers traînent, vrai! Nous ne sommes pas encore organisés, toujours dans le débarras avec des infrastructures quasi inexistantes ou non fonctionnelles, vrai! Il faudra encore des années avant de restituer la santé des sols et des écosystèmes, encore vrai! Mais nous sommes en route, debout et confiants. Les valeurs véhiculées par Val d’Akor rejoignent sans contredit les laissés-pour-compte de nos sociétés, questionnent et en interpellent d’autres. L’approche agroécologique que nous défendons n’a toujours pas fait ses preuves ici, du moins aux yeux des observateurs distants, mais s’impose de plus en plus mondialement comme solution privilégiée face aux menaces des changements climatiques. Pour les habitués de Val d’Akor, quelle joie profonde exprimée à notre endroit lorsqu’après une période d’incertitude devant notre avenir, ils apprennent que nous poursuivons la route. Signe que Dieu nous accompagne…? Je vous laisse répondre selon votre perspective. Pour moi, ce projet fou, trop gros, trop grand, ne m’appartient pas; je n’en suis qu’un instrument, comme bien d’autres d’ailleurs, et j’ose encore y croire et espérer!

 

Je ferai du Val d’Akor une porte d’espérance (Osée 2, 17).

 

Cécile Delisle
30 décembre 2021

Rapport d'activités 2020

Rapport des activités de Val d’Akor 2020

Introduction

L’année 2020 tire à sa fin en laissant sa marque historique!  Que d’imprévus et de contraintes, sources d’insécurité aussi bien pour les individus, les familles et les entreprises de tout acabit!  Val d’Akor, à l’instar de nombreuses autres entreprises, en ressort ébranlé et fragilisé mais fier d’être toujours là.

Avant de poursuivre sur la situation même de Val d’Akor, je ne peux taire le décès de Monsieur André Delisle survenu le 21 février 2020, à la suite d’une tumeur au cerveau.  Les mots me manquent pour exprimer toute ma reconnaissance envers cet homme droit et généreux qui a eu un coup de cœur pour le projet de Val d’Akor, y a cru et s’est donné corps et âme pour qu’il prenne forme dans sa phase actuelle et se déploie.  Nul doute que sans lui, nous ne serions pas là!  J’en profite également pour souligner la contribution de ses proches et amis qui ont collaboré financièrement en son hommage. Merci tout particulièrement à sa conjointe Suzanne qui, malgré son propre combat contre la maladie, n’a cessé de nous accompagner et de nous apporter son soutien sous toutes les formes. Soyez tous et toutes grandement remerciés!  Merci aussi à tous les autres bienfaiteurs et bénévoles qui, par leurs contributions, ont permis à Val d’Akor de maintenir ses activités, notamment auprès des jeunes.

Principales activités réalisées

L’année 2020 a été confrontée à une situation de crise au niveau mondial due à la pandémie de COVID-19.  Nous avons dû comme toute entreprise nous ajuster aux exigences constamment révisées des instances gouvernementales.  Toutefois, l’organisme étant reconnu comme entreprise agricole et dûment enregistrée au MAPAQ, nous étions classés parmi les activités prioritaires et de ce fait, avons pu poursuivre toutes nos activités à caractère agricole moyennant le respect des consignes émises par les gouvernements et le MAPAQ.

Je tiens à mentionner immédiatement que toutes les autres activités prévues à partir de mars touchant les volets communautaire et pastoral, ont dû être annulées ou modifiées.  Comme plusieurs d’entre elles visaient la création d’un lieu d’appartenance et de soutien, il est certain que leur annulation nous a fragilisés financièrement et rend plus difficile la création de liens fraternels entre les différentes personnes qui côtoient et soutiennent l’organisme.  Par ailleurs, puisque l’organisme ne pouvaient démontrer une perte de revenus conséquemment à l’annulation de ces activités, il n’était admissible à aucune aide d’urgence.  Plus tard en saison, nous enregistrions au contraire une hausse des revenus issus de nos activités maraîchères de plus de 50 % comparativement à l’an dernier, rendant en conséquence l’organisme inadmissible à toute aide gouvernementale d’urgence.

Sans être exhaustif, voici donc un portrait des activités réalisées durant l’année financière 2019-2020 :

Volet agricole :

  • Participation de quelques jeunes adultes et bénévoles à la récolte d’eau d’érable
  • Maintien du plateau de travail en maraîchage écologique pour des jeunes ados et adultes atteignant une masse salariale de plus de 25 000 $
  • Réalisation de toutes les activités à l’extérieur liés au maraîchage : préparation des sols, apports d’amendements organiques sous forme de compost ou de paillis; semis et transplantations; désherbage, binage et sarclage; arrosage; pose de filets pour les plantes grimpantes, de filets anti-insectes et de couvertures de protection; détection et lutte contre les maladies, carences et ravageurs; fabrication et utilisation de purins; cueillette de petits fruits (fraises, framboises noires et bleuets); récolte de légumes, nettoyage et lavage des légumes pour la vente, …)
  • Pratiques de méthodes limitant le travail du sol

.  Pose de toiles d’occultation

.  Paillis organiques et inertes

  • Participation de plus jeunes femmes bénévoles et d’une contrevenante
  • Augmentation des rendements et des revenus maraîchers malgré les canicules et la sécheresse
  • Plantation de quelques arbres et arbustes
  • Visite des lieux en début juin par un agronome et une technicienne du Club environnemental de l’Estrie et jumelage en vue de dépôt de projet dans le cadre du Programme Prime-Vert du MAPAQ
  • Dépôt et acceptation d’une demande de subvention dans le cadre du volet Lutte contre les pesticides du programme Prime-Vert permettant l’achat de toiles d’occultation et de filets anti-insectes
  • Travail sur la structure d’un abri d’auto pour le modifier en petite serre (par des bénévoles).  Montage non terminé.
  • Entretien des bâtiments, désinfection de l’étable
  • Montage et retournement de tas de compost (plus de 12 tonnes)
  • Entretien des allées de jardin au coupe-bordure
  • Dépôt de projet pour une subvention dans le cadre du Programme d’Emplois d’Été Canada et attribution d’un montant de plus de 8000 $ pour l’embauche de deux jeunes
  • Petit élevage de poules pondeuses
  • Accueil de visiteurs et service aux clients

Volet communautaire et pastoral

  • Écoute et accompagnement de quelques jeunes adultes
  • Préparation d’un atelier d’argile (l’intéressé ne s’est pas présenté)
  • Accueil et écoute de visiteurs
  • Marche de l’Espérance le 19 septembre 2020

Volet administratif

  • Finalisation des états financiers 2019
  • Étude du Programme de Préparation à l’Investissement pour dépôt éventuel de projet

(Aucun projet n’a finalement été déposé)

  • Identification des lacunes administratives et pistes de solution
  • Réflexion et étude autour des améliorations locatives possibles pour être plus fonctionnels
  • Démarches auprès du curé et du Conseil de Fabrique pour l’obtention d’une autre année de transit pour les dons, permettant d’émettre des reçus pour fins d’impôt
  • Amorce d’élaboration d’un plan financier sur trois ans pour recherche de financement substantiel auprès de diverses entreprises
  • Démarches auprès de la Caisse populaire pour dépôt éventuel de projet via le Fonds du Grand Mouvement Desjardins
  • Recherche de financement

Fondation Béati

Depuis septembre 2019, la Fondation Béati a adopté le projet de Développement intégral de la personne présenté par Val d’Akor et nous a accompagné humainement et financièrement.  Une année de consolidation nous a été octroyée en octobre 2020 afin de nous permettre de réaliser pleinement notre plan d’action.  Je tiens à remercier chaleureusement la Fondation pour la confiance qu’elle nous témoigne.

Sachant que Béati soutient des projets structuraux portant le potentiel d’un impact au niveau régional, il m’apparaît difficile d’affirmer à ce moment-ci que ce passage a été atteint. Val d’Akor cherche à étendre son action sur différents plans, portant, d’une part, le souci de l’épanouissement de la personne dans son entité, du physique au spirituel, en passant par le psychologique et les relations sociales; d’autre part, le souci de la santé de nos écosystèmes et de la lutte contre les changements climatiques, adoptant pour y arriver une approche agroécologique.

À nos yeux, ces deux pôles d’intervention s’entrecroisent et sont liés intimement.  Le caractère innovant de l’approche semble rejoindre et interpeller les laissés-pour-compte de nos sociétés et ils y pressentent une occasion de croissance   et de contribution à l’avènement d’un monde meilleur.

Les activités proposées dans le plan d’action initialement soumis à la Fondation constituent des moyens concrets pour réaliser nos objectifs.  Toutefois, nous sommes encore très loin des résultats escomptés et d’un minimum de rentabilité.  Quant au côté administratif, il semble que les nombreuses lacunes de structure identifiées en déconcertent plusieurs et constituent un obstacle de taille pour la réussite du projet, une entrave pour l’expansion et le rayonnement de l’organisme.

Pourtant, malgré toutes ces réalités, il est possible d’entrevoir de multiples facettes révélant une progression dans la croissance de l’organisme.  En voici quelques exemples :

  • L’amélioration lente mais progressive de la santé de nos sols, gage d’une promesse de fertilité et de rendement (Cf. Photo en annexe)
  • La motivation grandissante des jeunes et leur adhésion de cœur à ce projet
  • L’épanouissement visible des quelques jeunes adultes investis dans ce projet : ouverture et expression de leur vécu, regards allumés et plus souriants, entrain au travail, meilleure sociabilisation.  Même les visiteurs et les clients réguliers remarquent ces changements
  • Visites de jeunes adultes en quête de sens, d’écoute et d’accompagnement
  • Implication de jeunes femmes comme bénévoles
  • Familiarité grandissante et gestes de fraternité entre des clients et des visiteurs qui s’entrecroisent sur les lieux, laissant pressentir l’émergence d’une fraternité latente.
  • Reconnaissance de l’organisme comme projet pastoral missionnaire au niveau de la paroisse et du diocèse
  • Achalandage plus marqué en saison des récoltes pour achat local
  • Contacts et suivis avec et par diverses instances :  MAPAQ, Club environnemental de l’Estrie
  • Crédibilité accrue auprès de programmes gouvernementaux : Emplois d’Été Canada, Programme Prime-Vert
  • Instauration de multiples tableaux Excel facilitant la tenue de livres
  • Venue de nouvelles personnes compétentes au sein de l’organisme
  • Soutien fidèle de quelques bienfaiteurs qui croient au projet
  • Et j’en passe…

J’aimerais utiliser ici l’image du champignon : avant qu’il n’émerge subitement du sol, des filaments se dessinaient sous le sol pendant plusieurs mois jusqu’à former un réseau complexe que l’on appelle mycélium.  Il aura fallu des mois de préparation invisible à nos yeux pour voir surgir le champignon en une seule nuit…

Perspectives pour 2021

Val d’Akor fait face à de nombreux défis, d’où l’importance d’une réflexion autour du mode de fonctionnement actuel afin d’amener une répartition plus équilibrée des tâches parmi les personnes impliquées.  L’embauche d’une adjointe à la responsable à raison d’une journée ou deux par semaine s’avérerait sans doute une piste de solution pour régulariser la situation au niveau administratif et nous permettre par la suite de procéder à la demande d’obtention du statut d’organisme de bienfaisance.  Cette personne pourrait aussi avoir le mandat de travailler à la consolidation des différents réseaux de soutien et de ventes, de même qu’à la recherche de financement.  Il serait important de poursuivre la tenue d’événements et d’activités communautaires compatibles avec la situation sanitaire actuelle, d’où la nécessité de réinventer des façons de faire grandir les liens d’appartenance à Val d’Akor et d’accroître la visibilité de l’organisme au niveau régional.

Côté agricole, il nous apparaît important de jumeler nos efforts auprès des personnes-ressources du Club agroenvironnemental de l’Estrie afin de déposer un projet d’exploitation d’une partie de la grande parcelle dans le cadre d’un des volets du programme Prime-Vert.  Il est légitime de croire que l’approche agroécologique que nous pratiquons suscite un intérêt au niveau régional auprès des petits exploitants agricoles en quête d’interventions agricoles innovantes et respectueuses des écosystèmes et de la biodiversité.  Les méthodes susceptibles d’accroître la résilience aux changements climatiques sont bienvenues et recherchées.

Conclusion

En citant ces quelques réalisations, force est de constater que l’organisme n’a pas encore assurer sa pérennité et que de nombreux obstacles doivent être surmontés.  Nous pouvons être fiers des progrès réalisés mais nous ne pouvons faire abstraction des lacunes administratives qui nous bloquent. Même si l’on peut soutenir que la gestion de cet organisme ne doit pas se faire entièrement selon le mode d’une entreprise à but lucratif et selon les modèles du monde des affaires actuel, il nous semble impératif de procéder à une restructuration globale de l’organisme et de s’adjoindre les personnes compétentes susceptibles de nous aider à progresser.  Nous demeurons confiants que nous trouverons autour de nous des personnes qualifiées et sensibilisées à la mission fondamentale de l’organisme qu’est le développement intégral de la personne. Il nous apparaît important de concilier la valeur fondamentale l’organisme qu’est la primauté de la personne à une gestion administrative pouvant garantir notre survie.

Il est temps pour l’organisme d’établir un bilan des résultats et de faire une étude exhaustive des moyens dont il dispose et dont il aura besoin pour mieux accomplir sa mission.  Il nous faudra identifier les ressources disponibles pour rencontrer les objectifs et mettre en œuvre les solutions entrevues.  Afin d’assurer son développement, l’organisme semble confronté à un défi d’appropriation collective : comment passer de la vision d’une personne soutenue et appuyée par une communauté à un projet porté par une communauté?  Quels sont les moyens à mettre en place pour en paver la voie?

En conclusion, nous aimerions que Val d’Akor devienne une référence dans notre milieu, tant comme lieu de ressourcement et de croissance personnelle que comme modèle innovateur et inspirant pour les adeptes d’une agriculture à échelle familiale respectueuse de notre environnement.  Nos sols vont renaître tout comme les jeunes accueillis sur les lieux apprennent à s’émerveiller à nouveau devant la vie; nous espérons ainsi la naissance d’une communauté fraternelle inclusive animée d’un sentiment d’appartenance à Val d’Akor et remplie d’espérance et de confiance en ce Dieu qui pourvoit.

 

Je ferai du Val d’Akor une porte d’espérance (Osée 2, 17)

 

Cécile Delisle

17 décembre 2020